mardi 5 janvier 2010

Recherche et enseignement supérieur : un budget hypocrite

Je reproduis un extrait de la dernière Lettre de Serge Lagauche, sénateur PS du Val-de-Marne (n° 23, décembre 2009, p. 6):

Comme chaque année, Mme Pécresse nous fait miroiter des chiffres mirobolants pour la recherche et l'enseignement supérieur : +1,8 milliard et soit disant 5 % d'augmentation… Mais si l'on prend en compte les annulations de crédits intervenus à 2009 on tombe à 2,9 % (hors inflation).
Concernant la recherche universitaire par exemple, l'ensemble des actions qui lui est consacré affiche des hausses considérables, de l'ordre moyen de 100 %. Mais celles-ci sont dues, en totalité, au transfert de la masse salariale aux établissements ayant opté pour les compétences élargies (dans le cadre de la loi libertés et responsabilités des universités). Ainsi, sur les 2,6 milliards d'euros programmés, 2,15 milliards constituent des crédits au titre de ce transfert, soit largement plus que la hausse affichée de 1,5 milliard d'euros supplémentaires par rapport à 2009 ! Au final, les 350 millions supplémentaires effectifs ne permettront pas à la recherche universitaire de rattraper son retard en matière d'équipement des laboratoires et de soutien aux projets.
Je me suis étonné auprès de la ministre que ni son ministère, ni la direction du CNRS n'ait relayé la première place mondiale de cet organisme de recherche, au classement de l'Institut espagnol SCImago (palmarès portant sur 2000 institutions fondé sur le nombre de publications sur une période de temps donnée).
J'ai de nouveau plaidé pour une évaluation du crédit impôt recherche (CIR), dont plusieurs rapports remettent en cause l'efficacité à l'égard des PME et de l'industrie au profit des services. Au vu des sommes considérables qui lui sont alloués (5,8 milliards en 2009), le crédit impôt recherche devrait, à tout le moins, servir à des domaines prioritaires et stratégiques, et à l'emploi scientifique !
Et enfin, je lui ai instamment demandé de prendre en compte les propositions des acteurs de l'enseignement supérieur, pour une réforme de la formation des enseignants garantissant une véritable élévation de leur qualification, y compris professionnelle (en mettant mieux l'accent sur la pédagogie), et qui se donne les moyens de la mixité sociale du recrutement.

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