dimanche 19 juillet 2009

Le piège des jardins d'éveil pour les 2-3 ans

Je reproduis ci-dessous un extrait de la dernière Lettre de Serge Lagauche, sénateur du Val-de-Marne (n° 22, juillet 2009, p. 6).

Préconisée par le rapport sénatorial Papon-Martin (UMP) de 2008, l'idée de créer des jardins d'éveil pour les enfants âgés de 2 à 3 ans a été reprise par Mme Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille. Celle-ci a annoncé, au titre d'une expérimentation, la création de 8 000 places en jardins d'éveil, à la rentrée scolaire 2009-2010. Ces structures d'accueil, en partie prises en charge par les communes, et payantes pour les familles, se posent en concurrentes directes de l'école maternelle publique, gratuite et égalitaire. Il n'y a qu'à prendre la mesure du déclin de la préscolarisation : de 35,4 % en 2000, le taux de scolarisation des enfants de 2 ans est passé à 20,9 % en 2008. Pour maintenir le taux de scolarisation de 2000, il aurait fallu procéder à l'inscription de 113 000 élèves supplémentaires, en maternelle, durant ces 8 années.
Or l'insuffisance de création de postes depuis 6 ans, puis surtout les suppressions de postes massives dans le 1er degré depuis 2 ans rendent cet objectif irréalisable, l'école maternelle, et plus particulièrement les petites sections, jouant le rôle de variable d'ajustement. La démarche est bien d'abandonner la mission éducative de l'école maternelle fondée sur l'acquisition des attitudes et compétences permettant de construire les apprentissages fondamentaux (au premier rang desquelles figure la maîtrise de la langue) pour aller vers le simple accueil en jardin d'éveil. Et ce sont les enfants des milieux les plus éloignés de l'école qui seront les premières victimes de cet abandon ! Enfin, le taux d'encadrement dans les jardins d'éveil sera moindre que dans les crèches, ainsi que les exigences en qualification des personnels… soit également un accueil au rabais par rapport aux crèches ! C'est enfin un transfert de responsabilité et de charges de l'Etat vers les collectivités locales… et les familles.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pas d'accord avec cette position.
Les deniers de l'état sont ceux des contribuables.
Il est inadmissible de dilapider cela .
Le taux de scolarisation des 2/3ans a fait l'objet de très nombreuses études et il est nécessaire de revoir le pb avec des solution qui aident ces enfants mais aussi leurs parents.
C'est d'abord aux usagers de décider de ce qui est utile et non aux employés de l'éduc qui de toute les façons veulent toujours plus de postes sans se soucier de leur réelle nécessité