samedi 23 mai 2009

Les propos de X. Darcos : l’aveu d’échec de la droite pour l’école

Le ministre de l’éducation nationale, Xavier Darcos, a proposé la création d’une « force mobile d’agents en milieu scolaire », censée intervenir sur des missions de contrôle des élèves et de lutte contre la violence. Quand un gouvernement en vient à proposer de substituer des policiers aux enseignants, c’est qu’il a échoué sur toute la ligne. Ce dont les élèves, les familles et les enseignants ont besoin, ce n’est pas d’un « GIGN scolaire ». C’est d’une école qui a les moyens de travailler au quotidien avec des enseignants, des surveillants et des personnels d’encadrement formés.
Xavier Darcos semble découvrir aujourd’hui les conséquences de sa propre politique. En 4 ans, ce sont plus de 40 000 suppressions d’emploi dans l’éducation nationale qui ont largement contribué à dégrader le climat dans les établissements scolaires. On ne compte plus les collèges où les conseillers principaux d’éducation sont en sous effectif pour assurer le rôle de suivi et de prévention auprès des élèves. Les surveillants ont été purement et simplement supprimés. Il en va de même pour les assistants sociaux ou infirmiers dans les établissements qui ne peuvent plus assumer leur rôle essentiel de prévention.
En charge de la sécurité et de l’éducation depuis 2002, la droite a échoué sur les deux tableaux. La lutte contre la violence à l’école doit être une priorité. Mais Xavier Darcos se trompe de cible en concentrant ses interventions sur le port d’armes. Ces agressions violentes sont heureusement très rares. Beaucoup plus inquiétantes sont les augmentations de violences au quotidien dans les établissements : agressions entre élèves ou avec leurs enseignants, insultes, incivilités.
Pour répondre réellement à ces difficultés, le Parti socialiste appelle le gouvernement à redéfinir les conditions d’encadrement des élèves dans tous les établissements, en revenant sur les suppressions de postes et en négociant avec les organisations syndicales la création de postes de surveillants éducatifs formés, sous la responsabilité des conseillers principaux d’éducation. Des discussions doivent également s’engager, en associant les collectivités locales, pour assurer la sécurité des élèves aux abords des établissements, avec une action conjuguée de prévention et de répression.
Quelques jours après l’intervention du ministre souhaitant installer des portiques détecteurs de métaux à l’entrée des établissements scolaires et après l’interpellation totalement démesurée mardi à la sortie d’une école en Gironde de deux enfants de 6 et 10 ans soupçonnés de vol de vélos, on ne peut que s’inquiéter de voir que le gouvernement entend imposer un traitement policier de la jeunesse, au détriment des missions éducatives de l’éducation nationale.

Communiqué de Bruno Julliard, secrétaire national en charge de l’éducation, le 22 mai 2009

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