dimanche 17 mai 2009

La ronde s'obstine


Depuis le 23 mars, à l'initiative de l'université de Paris VIII, la "ronde infinie des obstinés" tourne jour et nuit à Paris, généralement en place de grève sur le parvis de l'hôtel de ville, pour protester contre les mesures régressives imposées par le gouvernement au monde éducatif et universitaire. Elle s'oppose ainsi de manière visible à un ministère "entêté à tenir une posture idéologique qui admet pour seul prédicat la rentabilité immédiate, qui stigmatise le risque de la pensée comme un luxe inutile et toutes libertés de recherche comme autant de privilèges" (communiqué de presse du 4 mai).
Le découragement tant attendu par la sphère dirigeante n’est pas au rendez-vous, et l’obstination dont la ronde continue à faire preuve depuis bientôt deux mois répond à l'enfermement obtus du gouvernement et de Nicolas Sarkozy. A l’immobilisme idéologique, au mépris et à la politique de courte vue s'oppose un mouvement animé par le souci de la préservation du service public et par la conviction que "l’université n’est pas une entreprise ni le savoir une marchandise".
Dernière action en date: samedi 16 mai, à l'occasion de la nuit des musées, la ronde s'est déplacée devant la pyramide du Louvre. Environ deux cents personnes, et certes pas des extrêmistes comme aime à le prétendre le gouvernement, ont entamé une lente procession autour de la statue équestre de Louis XIV. Une autre façon de dire que la dérive "monocratique" du pouvoir doit être combattue par la résistance patiente et déterminée des citoyens.

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