jeudi 22 mai 2008

Les amendements à la déclaration de principes du PS proposés par le Pôle écologique

Le 29 mai prochain, les militants socialistes sont appelés à approuver le projet de nouvelle déclaration de principes du PS (texte sur ce blog). Il me semble important de prendre connaissance avant ce vote des amendements que propose le pôle écologique. Certes, la nouvelle déclaration place la protection de la planète au rang des finalités fondamentales des socialistes, le principe de précaution apparaît dans l’article consacré au progrès, et le développement durable est compté parmi les objectifs des socialistes. La sensibilité aux questions écologiques se manifeste dans un nombre important d’articles de ce projet de déclaration de principes. Mais il subsiste quelques ambigüités majeures tant pour ce qui concerne la définition du progrès, la question de la croissance, de sa mesure et de sa conciliation avec les impératifs écologiques que pour ce qui a trait au rapport des socialistes aux « avancées technologiques ».

Le pôle écologique présente donc trois amendements principaux (pour l'ensemble des amendements et leur explication, cliquer ici) :

- à l'article 3, faire explicitement mention du changement climatique (plutôt que de mentionner simplement la "prise en compte de la planète") :
"Le développement durable doit permettre de répondre aux besoins du présent, sans compromettre l’avenir des générations nouvelles. Les finalités du socialisme démocratique, l’émancipation humaine, portent pleinement la volonté de préserver notre planète aujourd’hui menacée, de protéger et de renouveler les ressources naturelles, de promouvoir la qualité de l’environnement. Cette nécessité demande des réponses qui ne privilégient pas la rentabilité immédiate, concilient les intérêts particuliers et l’intérêt général, le développement et l’écosystème. Conscients de l’étroite interaction des activités humaines et des écosystèmes, les socialistes inscrivent la prise en compte des grands équilibres écologiques et en particulier le climat au même rang de leurs finalités fondamentales que la promotion du progrès des sociétés humaines et la satisfaction équitable de leurs besoins."

- à l'article 4, associer clairement le principe de précaution à la conception que les socialistes se font désormais du progrès et de l’exercice de la raison :
"Le progrès, synonyme d’amélioration de la vie humaine, est une valeur fondamentale pour les socialistes. Ils pensent que l’exercice de la raison doit être accessible à tous, acceptable par tous, applicable à tout. Ils promeuvent la connaissance, l’éducation, la recherche, la culture. Ils veulent mettre les avancées scientifiques et technologiques au service des hommes et de la planète. L’expansion technologique pose des questions essentielles pour l’avenir de l’humanité. Les socialistes défendent le principe de précaution qui permet de faire des choix collectifs par l’arbitrage démocratique et subordonne l’acceptabilité des risques à l’utilité des innovations et à la légitimité de leur utilisation. Le progrès économique et social ne peut plus être apprécié à l’aune de la seule croissance de la production marchande, mais doit l’être à l’aide des indicateurs reflétant la qualité effective des conditions d’existence et de travail des individus."

- à l'article 7, préciser ce que les socialistes entendent désormais par « modèle de développement durable » en affirmant
l'exigence d'une stratégie économique et sociale qui reconnaisse la diminution des prélèvements sur les ressources comme un objectif essentiel :
"Les socialistes défendent un modèle de développement durable qui vise, dans un contexte de crise écologique et sociale de grande ampleur, à promouvoir le progrès des sociétés humaines et la satisfaction équitable des besoins humains dans le respect de l’environnement du local au global. Ceci suppose une action forte et déterminée pour la préservation des écosystèmes et de leur capacité à se régénérer, et pour que la croissance économique et la production de richesses s’effectuent en réduisant les prélèvements sur les ressources et en renforçant la cohésion sociale.
C’est une société nouvelle, qui dépasse les contradictions du capitalisme, faisant toute sa place au secteur non-marchand, que les socialistes veulent bâtir. Le travail humain est un enjeu fondamental, c’est un moyen individuel et collectif d’insertion, de reconnaissance, d’émancipation. Les socialistes refusent une société duale où certains tireraient leurs revenus de l’emploi et d’autres seraient enfermés dans l’assistance. La qualité de l’emploi est un objectif fondamental qui suppose une rémunération juste, des droits garantis et respectés, un accès à la formation tout au long de la vie favorisant la promotion professionnelle et sociale. Le travail doit aller de pair avec un mode de vie qui donne du temps libre, l’accès à la culture et au sport, offrant à chacun de construire sa vie et la possibilité de participer à la vie publique."

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