vendredi 21 juin 2013

Au Conseil régional d'IDF, lutte contre les discriminations et promotion de l'égalité femmes-hommes

En séance plénière du Conseil régional d'Ile-de-France ce matin, nous avons adopté deux plans triennaux de lutte contre les discriminations et de promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes.
J'ai eu l'occasion de prendre la parole, au nom du groupe socialiste et républicain, pour soutenir les plans présentés, qui reflètent l'action de l'institution régionale dans tous ses domaines d'intervention, depuis les lycées et les CFA jusqu'à la formation professionnelle, mais aussi l'action sociale, le sport, la culture... Vous trouverez ci-dessous le verbatim.


Monsieur le Président,
Monsieur le Vice-Président,
Cher-e-s collègues,

La présentation des plans d’actions de lutte contre les discriminations et en faveur de l’égalité femmes-hommes, intervient à un moment bien singulier. Celui de l’accroissement des difficultés sociales, et avec elles des tentations de replis, voire de rejet de l’autre.

Si nous sommes nombreux dans cet hémicycle à nous réjouir de la réalisation de la promesse qu’avait faite François Hollande de permettre le mariage des personnes de même sexe, progrès historique dont nous sommes fiers, car ce changement d’air permet à la fois d’accroitre la liberté et en même temps de sécuriser juridiquement l’union des personnes de même sexe, nous sommes tout aussi nombreux, je le crois, à rester extrêmement vigilants face aux violences homophobes, tant verbales que physiques, qui persistent dans notre société.

Le contexte est aussi celui d’une inégalité tenace entre les hommes et les femmes, qui, malgré les prises de conscience, malgré la lente déconstruction des préjugés et ce symbole qu’est le nouveau ministère des Droits des femmes, voit encore dans notre pays les femmes être, à niveau de qualification et de responsabilité équivalents, encore moins bien payées, moins bien considérées, moins bien représentées que les hommes dans le monde du travail, mais aussi, par exemple, les instances dirigeantes du sport ou les institutions politiques.


Alors, quand on voit l’UMP régionale, par opportunisme politique et avec un sens aigu de la mise en scène, lancer des pétitions depuis la rue du jeu de Paume à Versailles, pour attaquer la politique familiale du gouvernement et défendre, je cite, « un libre choix pour les femmes », alors que, précisément, les 100 000 nouvelles places en crèche annoncées et le partage du congé parental entre les deux parents permettra que le soin des jeunes enfants ne repose plus, comme c’est trop souvent le cas, sur les seules mères, obstacle majeur à l’emploi des femmes, il est plus que nécessaire de rappeler nos actions concrètes en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes et d’exprimer une réalité, celle du constant renforcement des interventions régionales de lutte contre toutes les formes de discrimination.

En effet, ces plans d’actions, pour la première fois, recensent de manière complète et transversale, l’ensemble des actions mises en œuvre dans les domaines évoqués. Et il n’est qu’à lire les quelques 300 pages du rapport pour comprendre qu’elles sont nombreuses. Ce travail est donc précieux, et à ce titre je souhaite remercier les services pour avoir minutieusement collecté l’ensemble de ces informations et saluer l’engagement du Vice-Président et de tous les collaborateurs et collaboratrices qui se sont attelés à cette tâche.

Cette déclinaison du rapport votée en février 2012 a le mérite de donner le panorama complet des dispositifs existants dans tous les secteurs de l’action régionale. Elle nous rappelle que la lutte contre les discriminations n’est pas une politique publique ordinaire, mais avant tout une conception de notre société, qui doit infuser l’ensemble de nos politiques, qu'il s'agisse de l'éducation, de la formation ou encore de l'emploi. Elle nous permet aussi d’envisager la poursuite de nos actions de lutte contre le sexisme, le racisme, l’homophobie, contre toutes les inégalités de traitement en fonction du sexe, de l’origine, des handicaps, et d’identifier les priorités politiques qu’il nous faut affirmer ou réaffirmer, notamment face à certaines discriminations qui ne sont pas encore prises en compte par la loi, mais commencent à émerger dans le débat public.

Au titre des priorités qui doivent être les nôtres, il y donc les discriminations cumulatives, quand, en raison de leur sexe, de leur âge, de leur origine, de leur adresse, des personnes se trouvent placées dans des situations de grande détresse, et je vous recommande à ce sujet, cher-e-s collègues, la lecture du tout récent ouvrage de François Dubet, Olivier Cousin, Eric Macé et Sandrine Rui, Pourquoi moi ?, qui nous donne à entendre leur vécu et leur profond sentiment d’injustice, parfois de colère.

Parmi nos priorités, il y a aussi, évidemment, face aux difficultés qui frappent plus durement les femmes en cette période de crise, la lutte contre les temps partiels, aux 3/4 féminins et trop souvent subis, et l’on pense en particulier aux mères de familles monoparentales, dont une sur deux seulement occupe un emploi à temps complet, près du tiers d’entre elles vivant en dessous du seuil de pauvreté, ainsi qu’aux femmes isolées en milieu rural. Nous voulons promouvoir l’égal accès à la santé, à toutes les filières de formation, à la culture ou encore au sport, mais aussi renforcer l’accompagnement des femmes victimes de violences, auquel notre groupe est particulièrement attentif et nous nous réjouissons, à ce titre, que l’Observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes soit installé très prochainement.

L’ensemble des « fiches-action » qui figurent dans le rapport ne pourrait être cité ici, mais les efforts consentis sont importants, autant que les chantiers qu’il nous reste à entreprendre.

Il est toujours plus facile, on le sait, de proclamer l’égalité réelle que de la réaliser, mais ces plans d’actions sont le témoignage d’une action régionale concrète et quotidienne pour combattre les préjugés, casser les réflexes souvent trop bien ancrés, dans l’entreprise, à l’école, dans la société. C’est bien de notre responsabilité que de réinterroger sans cesse les modèles, les habitudes, l’ensemble des réflexes conscients ou inconscients, qui excluent de la société celles et ceux qui ont le plus besoin d’être assurés de leur juste place. Il ne s'agit pas d’attendre une évolution qu’on espèrerait "naturelle" de notre société vers plus d’égalité, mais bien d’être en prise avec la réalité que nous vivons ici et maintenant, celle de la discrimination à l’embauche, de l’individualisme, des préjugés de toutes sortes, et d’agir concrètement, au quotidien, au plus près des Franciliennes et des Franciliens, pour la transformer.

C’est pourquoi nous soutenons pleinement ces plans d’actions, qui sont bien l’expression de notre volonté collective d’agir, et le groupe socialiste et républicain sera attentif à ce que les trois prochaines années soient celles de la poursuite de nos efforts communs en faveur de l’égalité et contre les discriminations.

Je vous remercie de votre attention.  

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