mercredi 28 octobre 2009

La politique familiale française, généreuse mais inégalitaire

Dans son dossier consacré à l'exception démographique française, Le Monde daté du 20 octobre (n° 20135, p. 23) rappelle un aspect mal connu et trop peu discuté de la politique familiale dans notre pays, son caractère fortement inégalitaire. On constate, une fois de plus, l'existence d'une "redistribution à l'envers" qui ne dit pas son nom:
"La politique familiale française est généreuse mais elle a son talon d'Achille : paradoxalement, elle bénéficie en priorité... aux familles les plus riches. Selon le ministère de la santé, pour les 30 % des foyers les plus aisés, les transferts annuels liés à la politique familiale représentaient, en 2004, 3 500 euros par enfant, alors que les 5 % des familles les plus pauvres n'en touchaient que 2 800 et les classes moyennes environ 2 000. "Les ménages ayant les revenus les plus élevés sont les plus grands bénéficiaires", résumait le Centre d'analyse stratégique en 2007.
Cette redistribution à l'envers est principalement liée au mécanisme du quotient familial. Ce système fiscal, qui réduit les impôts des familles ayant des enfants grâce à un système de parts, bénéficie essentiellement à la moitié des Français les plus riches - ceux qui payent des impôts. Il est en outre très inégalitaire : plus la famille est aisée, plus l'avantage fiscal est important. Selon le service statistique du ministère de la santé, il dépasse ainsi 2 400 euros par an chez les 30 % des familles les plus riches, contre... 5 euros pour les 5 % les plus pauvres." (article d'Anne Chemin)

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