
C’est  un bilan sans complaisance des premiers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy  que dresse dans l'édition 2008 de L'état des droits de l'homme en France la Ligue des droits de l’Homme. Une  présidence marquée par la rupture revendiquée : nouvelles orientations  politiques, bouleversement de la manière d’exercer le pouvoir, mais surtout  rupture avec les droits de l’Homme, malgré l’utilisation purement marketing qui  en est faite par le nouveau pouvoir.
La  LDH  alerte en premier lieu sur l’« asphyxie de la démocratie » que provoque le  présidentialisme de N. Sarkozy, auquel ne résiste aucune institution : ni le  gouvernement ni le Parlement ni le pouvoir judiciaire. Elle met ensuite en garde  contre le « tout sécuritaire », servi par une escalade législative, et contre la  société du contrôle et de la surveillance qui tend à s’imposer, notamment à  travers la multiplication et le croisement des fichiers sur les personnes. De  même, ne peut-on que s’alarmer d’un pouvoir prétendant définir l’identité  nationale, sélectionner les immigrés (quitte à les soumettre à des tests ADN) et  traquer les sans-papiersjusqu’à  déclencher les pires drames humains.
La  ségrégation s’exerce aussi sur le plan social, puisque la réforme des contrats  de travail, l’émiettement des 35 heures dessinent le clivage entre une « France  du mérite » et une autre « de la glandouille ». Enfin, l’exercice d’une  diplomatie désinhibée (Libye, Chine, Russie…) accorde la prééminence à la valeur  « contrat » au détriment des droits de l’Homme, alors que la toute nouvelle  secrétaire d’État aux droits de l’Homme est condamnée à jouer les  utilités.
La  fragmentation sociale que la politique du nouveau pouvoir porte en germe lance  le défi de la construction de nouvelles solidarités.
Voir le site de la LDH : http://www.ldh-france.org/actu_derniereheure.cfm?idactu=1678
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire