vendredi 16 mai 2008

Après les dissensions sur les OGM, retour sur le Grenelle

Les dissensions de la majorité sur le projet de loi sur les OGM, révélées de manière éclatante par la récente polémique autour des propos de la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet et par le vote de mardi dernier où le gouvernement a été mis en échec, invitent à revenir de façon plus générale sur la mise en oeuvre de la politique Sarkozy en matière de développement durable, dont les multiples contradictions sèment le doute.
Le « Grenelle de l’Environnement », qui a mis autour de la table de nombreuses organisations antagonistes, était une initiative originale et intéressante, mais il est vite apparu que les résultats ne seraient pas à la hauteur des espoirs suscités ni des enjeux pourtant cruciaux. De plus, en un an, le Président de la République a fait plusieurs annonces qui vont à l'encontre des propositions du Grenelle. Ainsi :
• La France s’est rangée fin 2007 parmi les pays de l’Union qui ont refusé un accord politique sur la directive-cadre européenne sur la protection des sols.
• Nicolas Sarkozy a dénoncé début 2008 les quotas de pêche européens, ce qui va à l’encontre d’une gestion durable des ressources des océans pourtant gravement fragilisées.
• Nicolas Sarkozy met systématiquement en avant la filière nucléaire, alors que la France aurait tout intérêt à renforcer considérablement ses efforts en matière de recherche pour le développement des énergies renouvelables, domaine dans lequel elle est particulièrement en retard.
Enfin et surtout, aucune remise en cause de nos modes de productions et de consommations n’est engagée. Or, dans l’état actuel du fonctionnement de notre économie, confier aux seuls acteurs économiques la bonne gestion de la planète est un leurre. Le développement durable nécessite une action forte et déterminée, dans un contexte de crise écologique et sociale de grande ampleur, pour la préservation des écosystèmes et de leur capacité à se régénérer, et pour que la croissance économique et la production de richesses s’effectuent en réduisant les prélèvements sur les ressources et en renforçant la cohésion sociale. Une partie des 15 milliards d’euros annuels du paquet fiscal aurait certainement pu être investie de façon beaucoup plus efficace et utile pour tous dans la relance d’une économie durable, innovante et plus écologique.

Aucun commentaire: