vendredi 6 octobre 2017

Bouleversements annoncés dans les écoles et les crèches de Saint-Mandé

Voici le texte de notre tribune dans le numéro d'octobre de Saint-Mandé infos 

"La rentrée scolaire s’est déroulée sans accrocs pour les élèves de Saint-Mandé, même si l’on peut déplorer le nombre particulièrement élevé d’enfants par classe en maternelle (jusqu’à 29 enfants en PS, 30 en GS!), malgré la récente révision de la carte scolaire. Qu’en sera-t-il l’an prochain ? La mairie a annoncé dès le conseil municipal de juin dernier avoir choisi un retour à la semaine de quatre jours, avant même d’avoir consulté enseignants et familles. N’est-il pas prématuré de « détricoter », pour reprendre les mots de l’adjointe au maire, une réforme qui n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation sérieuse sur la commune ? Les premières observations semblaient pourtant satisfaisantes : l’inspectrice a constaté que les enfants de CP savaient désormais lire plus tôt, grâce aux cinq matinées d’apprentissage. Un rapport du Sénat présenté le 8 juin 2017 préconise de ne pas revenir à la situation antérieure à 2013 « compte tenu des inconvénients de la semaine de quatre jours, mis en évidence de manière répétée ». Pourtant, c’est bien le scénario qu’a choisi la mairie de Saint-Mandé : le sondage qu’elle va bientôt soumettre par voie électronique n’offre que deux possibilités, le retour à la situation antérieure (seul changement, l’horaire de début de journée maintenu à 8h45) ou le maintien de l’existant, sans propositions pour améliorer celui-ci… Si les parents s’expriment majoritairement pour un maintien des 5 matinées travaillées, la mairie acceptera-t-elle de revenir sur son projet ? Un nouveau bouleversement dans le rythme des élèves s’annonce donc au détriment de la stabilité bénéfique aux enfants tout comme aux équipes éducatives et aux familles. Dans le cas d’un retour aux 4 jours, le mercredi demandera une nouvelle organisation à ces dernières, la mairie refusant de discuter la possibilité d’un accueil de loisirs à la demi-journée. Et ce alors même que le passage au mercredi matin travaillé a permis à de nombreuses femmes de reprendre une activité à temps plein, comme le montre une récente étude de l’Institut des politiques publiques (http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/27/rythmes-scolaires-le-retour-a-la-semaine-de-quatre-jours-risque-de-se-faire-aux-depens-des-femmes_5165635_3232.html). 

Les enfants des écoles ne seront pas les seuls touchés par la quête d’économies tous azimuts : la mairie vient d’annoncer avoir entamé une procédure de délégation de service public pour la crèche de la Maison du Bois et la Halte-Garderie, qui prendra effet fin août 2018 pour cinq ans. En confiant la gestion de ces structures à un partenaire privé, la mairie espère « faire des économies d’échelle » pour l’achat des couches et du lait maternisé, et « rationaliser, optimiser » l’accueil des bébés – comment dans ces conditions être confiant dans le maintien de la qualité du service ? Nous nous interrogeons tout particulièrement sur le sort des personnels : il leur sera proposé de travailler pour le prestataire (via un détachement pour les agents municipaux, ou un contrat de droit privé pour les non-titulaires) mais comment s’assurer de leur maintien pérenne dans la structure ? Il s’agit d’une question cruciale, car on sait qu’il est essentiel pour les bébés d’avoir un adulte référent qui les accompagne durant toute l’année. Cette décision soulève de multiples questions concrètes et nous craignons que les économies espérées de cette délégation de service public ne se fassent au détriment des conditions de travail du personnel et du bien-être des enfants."

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