Voici le texte de notre tribune dans le numéro d'octobre de Saint-Mandé infos
"La rentrée scolaire s’est
déroulée sans accrocs pour les élèves de Saint-Mandé, même si l’on peut
déplorer le nombre particulièrement élevé d’enfants par classe en maternelle (jusqu’à
29 enfants en PS, 30 en GS!), malgré la récente révision de la carte scolaire.
Qu’en sera-t-il l’an prochain ? La mairie a annoncé dès le conseil
municipal de juin dernier avoir choisi un retour à la semaine de quatre jours,
avant même d’avoir consulté enseignants et familles. N’est-il pas prématuré de
« détricoter », pour reprendre les mots de l’adjointe au maire, une
réforme qui n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation sérieuse sur la
commune ? Les premières observations semblaient pourtant satisfaisantes :
l’inspectrice a constaté que les enfants de CP savaient désormais lire plus
tôt, grâce aux cinq matinées d’apprentissage. Un rapport du Sénat présenté le 8
juin 2017 préconise de ne pas revenir à la situation antérieure à 2013
« compte tenu des inconvénients de la semaine de quatre jours, mis en
évidence de manière répétée ». Pourtant, c’est bien le scénario qu’a
choisi la mairie de Saint-Mandé : le sondage qu’elle va bientôt soumettre
par voie électronique n’offre que deux possibilités, le retour à la situation
antérieure (seul changement, l’horaire de début de journée maintenu à 8h45) ou
le maintien de l’existant, sans propositions pour améliorer celui-ci… Si les
parents s’expriment majoritairement pour un maintien des 5 matinées travaillées,
la mairie acceptera-t-elle de revenir sur son projet ? Un nouveau
bouleversement dans le rythme des élèves s’annonce donc au détriment de la
stabilité bénéfique aux enfants tout comme aux équipes éducatives et aux
familles. Dans le cas d’un retour aux 4 jours, le mercredi demandera une
nouvelle organisation à ces dernières, la mairie refusant de discuter la
possibilité d’un accueil de loisirs à la demi-journée. Et ce alors même que le
passage au mercredi matin travaillé a permis à de nombreuses femmes de
reprendre une activité à temps plein, comme le montre une récente étude de
l’Institut des politiques publiques (http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/27/rythmes-scolaires-le-retour-a-la-semaine-de-quatre-jours-risque-de-se-faire-aux-depens-des-femmes_5165635_3232.html).
Les enfants des écoles ne seront
pas les seuls touchés par la quête d’économies tous azimuts : la mairie vient
d’annoncer avoir entamé une procédure de délégation de service public pour la
crèche de la Maison du Bois et la Halte-Garderie, qui prendra effet fin août 2018
pour cinq ans. En confiant la gestion de ces structures à un partenaire privé,
la mairie espère « faire des économies d’échelle » pour l’achat des
couches et du lait maternisé, et « rationaliser, optimiser »
l’accueil des bébés – comment dans ces conditions être confiant dans le
maintien de la qualité du service ? Nous nous interrogeons tout
particulièrement sur le sort des personnels : il leur sera proposé de
travailler pour le prestataire (via un détachement pour les agents municipaux,
ou un contrat de droit privé pour les non-titulaires) mais comment s’assurer de
leur maintien pérenne dans la structure ? Il s’agit d’une question
cruciale, car on sait qu’il est essentiel pour les bébés d’avoir un adulte
référent qui les accompagne durant toute l’année. Cette décision soulève de
multiples questions concrètes et nous craignons que les économies espérées
de cette délégation de service public ne se fassent au détriment des conditions
de travail du personnel et du bien-être des enfants."
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