jeudi 11 décembre 2014

Ateliers de la dépense publique : une parodie de démocratie participative

Voici l'analyse des élus de gauche du conseil municipal de Saint-Mandé - Geneviève Touati, Philippe Leray et moi-même - sur les "Ateliers de la dépense publique" :

Qui ferait grief à un maire d’informer ses concitoyens sur l’état des finances de la ville et d’en débattre ? Assurément pas nous, élus de gauche, dont le programme aux municipales prévoyait un compte rendu annuel consacré aux finances de la ville et à sa gestion.

Mais tout autre est la démarche du maire de Saint-Mandé dans son opération de communication baptisée  « Ateliers de la dépense publique »  et dont nous ne pouvons que dénoncer la malhonnêteté intellectuelle : il s’agit d’une parodie de démocratie participative.

Dans un questionnaire mêlant allègrement des services qu’une commune est tenue d’assurer (état civil, école primaire) avec des services qui ont pour vocation de permettre le fonctionnement de la commune (administration centrale) et des services qui fournissent des prestations aux habitants (crèche, centre de loisirs, conservatoire, CCAS), il est demandé aux Saint-Mandéens de désigner ceux de ces services qui doivent être abandonnés.

Cette consultation est dépourvue de tout sérieux. Qui va répondre qu’il faut abandonner l’entretien de la voierie ou la tenue de l’état civil ? Et sur quels critères se prononceront les Saint-Mandéens sur les autres services ? Aucune information sérieuse ne leur est donnée si ce n’est le coût de quatre prestations qui – curieusement – concernent essentiellement les familles.

Cette présentation partiale ne vise qu’à frapper les esprits et, dans une période de rigueur budgétaire, à induire l’idée que les services bénéficiant aux familles pourraient être supprimés ou privatisés.


Tel est le résultat recherché par la majorité municipale : focaliser l’opinion sur le coût de ces services, pour se prévaloir, au travers d’ateliers qui ne réunissaient qu’une vingtaine de personnes ne disposant que d’informations parcellaires, d’un consensus sur leur abandon ou l’augmentation de leurs tarifs en faisant valoir que c’est à l’usager de payer et non au contribuable. Or l’usager est aussi un contribuable : opposer l’un à l’autre n’a pas de sens.

Le service public participe du lien social. Selon les étapes de la vie, notre taux de fréquentation des services publics varie. Faut-il pour autant considérer que notre contribution via l’impôt ne doit se limiter qu’aux services qu’on fréquente ?

Certes les collectivités locales sont confrontées à la rigueur budgétaire et doivent faire des économies. Mais il n’était pas besoin d’une opération démagogique comme ces « Ateliers » pour retenir quelques pistes.

Tout d’abord se conformer à la loi : la ville paie aujourd’hui le prix de la politique du maire qui n’a pas respecté les obligations de réalisation de 25% de logements sociaux. La commune vient d’être sanctionnée : le 31 octobre, un arrêté préfectoral a prononcé la carence de la ville. C’est une pénalité de 450.000 euros par an qu’elle va devoir payer à partir de 2015. Voilà une dépense qui n’avait pas lieu d’être.

Et ce n’est pas la seule, car en matière d’économies la majorité a bien des progrès à faire. Ainsi que n’a-t-elle accédé plus tôt aux demandes de l’opposition pour des marchés publics passés en commun et la mutualisation de services avec les villes avoisinantes ? Que n’a-t-elle adopté notre proposition de limiter à 8 le nombre d’adjoints (économie de 30.000 € /an) et de renoncer à augmenter les indemnités des élus ? Que dire des dépenses de communication et de représentation, des frais d’études injustifiés (le recours à une société privée pour la refonte du BMO !), des subventions contestables ? Pourquoi la ville ne se lance-t-elle pas dans une politique de réduction des consommations d’énergie ?

Mais il est tellement plus facile de pénaliser une catégorie de la population que de revoir sa propre gestion !














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