lundi 1 octobre 2012

Politique régionale de soutien à l'emploi et aux PME

Lors de la séance du Conseil régional des 27-28 septembre, j'ai eu l'occasion d'intervenir pour expliquer en quoi les 15 engagements Etat-Régions signés en septembre dernier par l'Association des Régions de France et le gouvernement vont donner les moyen aux Régions de soutenir les PME et de défendre l'emploi. Voici la vidéo et le verbatim de mon intervention en séance plénière :



Monsieur le Président,
Cher-e-s collègues, 

J’interviens aujourd’hui pour la première fois devant vous et je voudrais commencer par dire combien je suis heureuse de rejoindre cette assemblée dont je salue l’ensemble des membres. 

La communication que vient de présenter Jean-Paul Huchon marque les premiers pas d’une nouvelle histoire dans les relations entre l’Etat et la Région. C’est maintenant pour nous un nouveau mandat qui commence au service des Franciliens : après le déploiement du bouclier social, le temps est venu de la mobilisation coordonnée de tous les acteurs publics en faveur de l’emploi. 

La crise nous oblige à revoir les modalités de l’intervention publique pour plus d’efficience, à mettre enfin en synergie l’Etat et les collectivités. La France compte à ce jour plus de 3 millions de chômeurs. Le seuil des 10 % de chômeurs a été franchi sous le gouvernement précédent. Entre 2007 et 2012, le nombre de demandeurs d’emploi en France a augmenté d’un million, un million de Français de plus qui vivent maintenant dans la précarité. 


Ces dernières années, trop de temps a été perdu au sommet de l’État en incantations et en demi-mesures. Aujourd’hui, le temps de la coopération entre l’État et les collectivités est enfin venu. Enfin, la Région trouve des partenaires solides et non des donneurs d’ordres ou des donneurs de leçons. La déclaration commune Etat-Régions du 12 septembre dernier est fondatrice d’une nouvelle façon de faire, appuyée sur une confiance mutuelle. Elle est aussi le signal de départ d’une mobilisation sans précédent à laquelle nous souhaitons voir tout le monde s’associer, corps intermédiaires, partis politiques, citoyens… L’opposition nationale et régionale devrait pouvoir y jouer elle aussi tout son rôle, mais opposition ne veut pas dire incohérence et inconséquence.

Comment pouvez-vous, Madame Pécresse, répéter de façon aussi péremptoire dans les média : « je dénonce la passivité de la gauche sur la question de l’emploi ! » ? Comment pouvez-vous, après avoir dirigé le pays pendant 10 ans et l’avoir conduit là où il est aujourd’hui, condamner définitivement un gouvernement qui agit depuis seulement quatre mois ? Puisque vous nous demandez des comptes et faites l’apologie du précédent gouvernement, rappelons donc quelle fut l’action de votre gouvernement pour défendre l’emploi en France.

Avez-vous mis en œuvre tous les leviers publics pour créer de l’emploi ? Non ! Vous avez lancé vous-mêmes le plus grand plan social jamais subi par la fonction publique avec la RGPP (révision générale des politiques publiques) et, en ce qui concerne le secteur privé, l’OFCE a clairement montré que l’encouragement aux heures supplémentaires a détruit 70 000 emplois entre 2007 et 2012.

Avez-vous lutté contre les licenciements abusifs ? Bien au contraire, avec la rupture conventionnelle, vous avez ouvert la porte au licenciement « de confort » et accentué encore la pression qu’un employeur peut exercer sur un salarié. 

Avez-vous aidé les chômeurs à retrouver un emploi ? Non, encore une fois. Dans le cadre de la fusion imposée à l’UNEDIC et à l’ANPE, vous avez supprimé 1800 postes à Pôle Emploi en 2010, ce qui fait du service public de l’emploi en France une structure comptant deux fois moins de personnels qu’en Allemagne à dossiers constants. 

Avez-vous évalué et corrigé vos politiques pour trouver des solutions concrètes et efficaces ? Vous vous êtes contentés d’un « sommet social pour l’emploi » qui est arrivé opportunément en janvier 2012, quand votre candidat de l’époque peinait à lancer sa campagne, un sommet qui s’est seulement traduit par des annonces sans lendemains et qui était en contradiction évidente avec le budget que vous-même veniez de construire, Madame Pécresse, notamment en diminuant de 12 % les crédits d’intervention pour l’emploi pour 2012. 

Les faits sont là : vous avez mené une politique injuste, inefficace et même incohérente, qui a par exemple consisté à financer sur fonds publics, et parfois dans la même entreprise, heures supplémentaires et chômage partiel ! Alors oui, il va falloir tout mettre en œuvre pour reconstruire, réparer les dégâts de dix années de droite libérale

Nous avions demandé de nouveaux leviers d’action : ils sont là et nous sommes prêts à nous en saisir Alors que la présidente du groupe UMP souhaite créer un fonds de sauvegarde des PME de 10 millions d’euros, nous allons contribuer, avec le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, à la mise en place d’une nouvelle structure d’intervention, la Banque Publique d’Investissement, qui permettra à l’Etat de mobiliser 30 milliards d’euros pour soutenir les entreprises et mener le combat de la réindustrialisation. Cette BPI nous permettra de renforcer encore notre compétence régionale en matière de développement économique. Compétence que nous assumons déjà fortement et je voudrais ici saluer le rôle du Vice-Président Jean-Paul Planchou qui a permis de donner toute leur mesure à des dispositifs comme PM’UP, et je rappelle que PM’UP, c’est 3000 emplois créés et 18000 sauvegardés. 

Il s’agira aussi pour nous de poursuivre et de renforcer les actions que nous menons en faveur des créations d’entreprise et du soutien à l’innovation. À ce titre, la possibilité nouvelle de gérer les fonds européens nous permettra de financer des projets d’avenir structurants pour la Région, au plus près des acteurs économiques franciliens. Le texte du 12 septembre prévoit aussi le renforcement de notre action en faveur de la formation et de la sécurisation des parcours professionnels. Vous savez que cette préoccupation est première pour le groupe socialiste et que nous menons une action déterminée contre le décrochage scolaire et les sorties sans diplôme ni qualification du système éducatif. Nous nous félicitons enfin d’être associés par le gouvernement à la création des emplois d’avenir et à la préfiguration du contrat de génération. Le groupe socialiste à la Région est déterminé à permettre la réalisation de ces engagements forts de François Hollande. 

L’emploi, encore l’emploi, toujours l’emploi : voilà notre feuille de route, voilà notre ligne de conduite jusqu’en 2015.

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