dimanche 21 février 2010

Saint-Mandé au coeur du débat

La réunion publique de samedi a rassemblé dans notre ville de nombreux habitants venus de toute la 6e circonscription.
Claire Lemeunier, candidate vincennoise, a dénoncé la politique de Laurent Lafon, tête de liste pour l'UMP-NC dans le Val-de-Marne, en matière de logement social : Vincennes, dont il est le maire, est avec Neuilly la seule ville de France a avoir entrepris de négocier avec l'Etat une baisse de son quotat SRU, de 20 à 16 % de logements sociaux... et même avec cette baisse, Vincennes, qui atteint à peine les 7 %, resterait loin du compte. On n'aimerait pas voir une telle politique généralisée à toute l'Île-de-France !
Laure Herbert, candidate fontenaysienne, a rappelé les faiblesses du "grand huit" rêvé par N. Sarkozy, loin des préoccupations des habitants des villes de banlieue qui ont besoin de solutions concrètes et à court terme pour leurs déplacements quotidiens. Or le "Grand Paris" met en péril le projet Arc Express (Orbival dans le Val-de-Marne, dont on souhaiterait soudainement nous faire croire, à quelques jours des élections, qu'il a finalement vocation à s'intégrer dans le tracé inventé par Christian Blanc...) porté par la région et l'ensemble des collectivités locales, quelle que soit leur couleur politique, mais brutalement délaissé par l'Etat sans explication valable. Laure Herbert a aussi insisté sur le nécessaire rééquilibrage de la répartition des emplois et des logements entre l'Est et l'Ouest de l'agglomération.
Tiffany Ermenault, conseillère municipale de Fontenay et candidate, est revenue sur les enjeux liés au handicap en termes d'aménagement et de mise en accessibilité des transports en commun notamment.
Dans le prolongement de ces interventions, la discussion avec le public a principalement porté sur les transports. La question de la gratuité pour tous a notamment été soulevée et débattue : dans l'hypothèse où celle-ci serait réalisable, s'agirait-il nécessairement de la solution la plus équitable ? Une auditrice ayant rapporté une affirmation publiée il y a quelque temps sur le blog du maire de Vincennes et selon laquelle le Conseil régional serait hostile à l'achèvement de la protection phonique des voies du RER A, il m'a enfin paru important de rappeler quelques faits.
La phase 1 de ce projet, achevée en 2006, a été réalisée dans le cadre du contrat de plan Etat-région, et financée de la façon suivante: 50 % Conseil régional (la proportion maximale prévue par le dispositif-cadre voté en 2001), 25 % RATP (entreprise contrôlée à 100 % par l'Etat), 12,5 % département, 12,5 % communes. Les 10 500 000 € de financement direct du Conseil régional ont permis la couverture de quatre zones d’appareils de voie.
Conduites par le maître d'ouvrage RATP, les études préalables concernant les phases 2 et 3 du projet ont été présentées aux financeurs, et notamment à la région, en novembre 2009. Sans attendre, une assiette de l’ordre de 7 000 000 € a été identifiée par cette dernière pour la poursuite des travaux. A ce jour, seul l'Etat, cofinanceur attendu, réserve sa réponse, ce qui ralentit le processus.
La manoeuvre de M. Lafon a consisté, en novembre dernier, à demander que cette action de droit commun soit transférée en totalité sur le contrat particulier liant l'Ile-de-France et le Val-de-marne, en contradiction avec la procédure en cours. L'amendement a bien évidemment été rejeté par la majorité de gauche du Conseil régional, puisqu'il impliquait que la région renonce soudainement au financement de l'Etat et reporte la charge financière correspondante sur le département, privant ce dernier de nombreux investissements déjà programmés. On l'aura compris, cet amendement a été déposé par la droite uniquement pour pouvoir dire, à quatre mois des élections et au mépris de toute vraisemblance : "Voyez, la région refuse de financer la protection phonique", cherchant ainsi à ternir à peu de frais l'engagement de la région, parfaitement exemplaire depuis 2001 sur ce dossier.
Je reviendrai très prochainement sur le bilan de Jean-Paul Huchon en matière de transports, le nombre impressionnant de réalisations accomplies par le Conseil régional depuis 2006 (date à laquelle la région s'est vu attribuer la gestion des transports, auparavant gérés par l'Etat) expliquant la position inconfortable de la droite sur le sujet.

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