jeudi 4 février 2010

Agression d’un lycéen : un peu de décence, Mesdames et Messieurs du gouvernement

Communiqué de Marie-Pierre de la Gontrie, porte-parole de la campagne de J.-P. Huchon, et de Julien Dray, le 3 février 2010

Un nouveau drame vient de se dérouler dans un lycée d’Ile-de-France, avec l’agression dont a été victime un élève de la cité mixte Adolphe-Chérioux à Vitry-sur-Seine.
Sur un sujet complexe, et alors que l’émotion des élèves, de la famille et des membres de la communauté éducative est très vive, Valérie Pécresse, ministre et candidate, et Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, se livrent à une exploitation honteuse des évènements pour épicer leur campagne électorale en cherchant à se défausser de leur responsabilité sur la région et le département.
Depuis 1999, l’Ile-de-France a investi 57 millions d’euros pour sécuriser les lycées, elle est intervenue dans plus de 400 des 471 lycées que compte la région.
Le lycée Darius-Milhaud au Kremlin-Bicêtre, dans lequel un élève a poignardé à mort un autre lycéen, était déjà équipé de caméras de sécurité et de portails sécurisés. Au lycée Samuel-de-Champlain à Chennevières-sur-Marne, ce sont les personnels éducatifs qui ont pu intervenir pour séparer le lycéen de son agresseur avant qu’un drame ne se produise. La sécurisation du lycée Adolphe-Chérioux était elle-même en cours de mise en place.
L’agitation des ministres-candidats tente de faire passer sous le tapis une réalité incontournable : la faillite de l’action gouvernementale !
Qui est garant de la sécurité ? L’Etat ou les collectivités locales ? Depuis 2002, les atteintes à la sécurité des personnes augmentent chaque année avec une régularité inexorable ! Les ministres n’ont-ils rien à dire là-dessus, alors que ce sujet est censé être une priorité de Nicolas Sarkozy?
Qui est en charge de l’Education nationale ? Luc Chatel ou le président de région ? Les dispositifs matériels de sécurité sont utiles pour assurer la sûreté des établissements et la région les met en place, mais rien ne remplace la présence de personnels éducatifs dans les lycées. C’est plus de 40 000 postes que le gouvernement a supprimés dans l’Education nationale depuis 2007 ! La cité mixte Adolphe-Chérioux ne dispose que de 11 postes de surveillants pour 1 400 élèves, comment assurer la sécurité dans ces conditions ?
C’est aujourd’hui la demande des enseignants de cet établissement : quelle est la réponse du gouvernement ?
Valérie Pécresse s’obstine dans une exploitation malsaine et s’enfonce dans la contradiction : conseillère régionale, elle s’oppose aux emplois-tremplins ; ministre elle réduit les personnels éducatifs dans les lycées ; candidate aux régionales, elle propose de recruter 5 000 emplois-tremplins dans les lycées !
Que les membres du gouvernement fassent leur travail et assument leur responsabilité, plutôt que d’exploiter un drame humain dans leur campagne électorale.

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