lundi 23 juin 2008

Incendie du centre de rétention administrative de Vincennes

Hier après-midi, le centre de rétention de Vincennes, où étaient retenues 249 personnes en instance d'expulsion, a été détruit par un incendie, qui survient après des mois de tensions et de violences entre détenus et policiers. Pour la Cimade, ces événements n'ont d'autre explication que la "non-conformité à la réglementation" du centre de Vincennes. "Depuis six mois, ce centre connaît des incidents à répétition. Il était évident que le moindre incident grave mettrait le feu aux poudres. La taille de l'établissement, d'une capacité totale de 280 places, rend la situation ingérable, y compris pour les policiers", relève dans un entretien au Monde Laurent Giovanoni, secrétaire général de l'association.

Cet incendie a eu lieu au lendemain de la mort d'un homme de 41 ans, de nationalité tunisienne, dont les causes ne sont pas à ce jour complètement éclaircies : le député Vert Noël Mamère a réclamé une commission d'enquête parlementaire "pour déterminer les conditions réelles de [cette] mort".

Hier, suite à ce décès, un début d'émeute a éclaté et une chambre a pris feu, puis tout le centre. Une vingtaine de personnes ont été intoxiquées. Au même moment, une trentaine de militants du 9e collectif des sans-papiers et du Réseau éducation sans frontières (RESF) manifestaient aux abords de l'établissement pour en réclamer la fermeture. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, s'est autorisé de la présence de ces militants pour dénoncer comme "pas tolérables" les "provocations" des collectifs d'aide aux sans-papiers et pour rendre RESF responsable des incidents : «L’UMP demande que dans l’affaire de Vincennes toutes les conséquences soient tirées, y compris au plan judiciaire, si la responsabilité de membres de collectifs comme RESF était avérée», a-t-il ajouté, soulignant que «les départs de feu volontaires auraient pu faire des victimes» et terminant ainsi : «L’UMP demande la plus grande fermeté contre les collectifs qui se livrent à ce type d’actions à proximité de lieux où ils n’ont absolument rien à faire».

Je tiens à dénoncer avec la plus grande fermeté ces déclarations indignes, prononcées par le porte-parole d'un parti qui porte l'entière responsabilité de la politique absurde et inhumaine que mène le ministère Hortefeux. La Cimade avait alerté à plusieurs reprises les autorités sur la situation à Vincennes, et le secrétaire de l'association a déploré "la surdité de la préfecture de police et du ministère de l'immigration". C'est cette surdité, cette obstination dans une honteuse politique du chiffre qui doivent aujourd'hui être dénoncés, non des enseignants et des parents d'élèves qui tentent d'apporter un peu d'aide à des personnes fragilisées, parfois désespérées.

Ci-dessous le communiqué de presse RESF au sujet des événements de Vincennes :
http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article14333

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